vendredi 3 août 2007

Chicago, Chapter 4 : rendez-vous au Chicago Kent College of Law



Après l'Université de Chicago et la Loyola Law School, mon périple me conduit au Chicago Kent College of Law, où j'ai rendez-vous avec Richard Warner, et avec qui je vais passer un moment fort sympathique et intéressant. Richard Warner, avant d'entreprendre ses études de droit et de devenir, par la suite, professeur de droit, était professeur de philosophie (il est d'ailleurs titulaire d'un PhD en philosophie). Il est également passionné par les sciences de l'informatique, ce qui explique son implication sur des projets liés à la sécurité sur Internet. Il dirige le Chicago-Kent's Center for Law and Computers, et enseigne, entre autres, le droit du commerce électronique. Avec trois de ses collègues, Richard Warner vient d'ailleurs de publier la nouvelle version d'un ouvrage qu'il a la gentillesse de me remettre : "E-commerce, the internet and the law". Cet ouvrage a la particularité d'être un "casebook", c'est à dire un recueil de cas de jurisprudence sélectionnés et commentés par les auteurs. Les domaines couverts sont larges : contrats en ligne, droit de la propriété intellectuelle (copyright, marques, brevets, bases de données), spamming et spyware, cyber-criminalité, respect de la vie privée). Ayant en charge le cours de droit du commerce électronique à l'EDHEC, je suis donc tout particulièrement intéressé.

Notre discussion, lors du déjeuner, se focalise sur l'analyse juridique des risques liés au web business, et les différents paramètres susceptibles de former la performance juridique. Richard Warner attire mon attention sur la problématique du reverse engineering, et les différences entre les réglementations européennes et nord-américaines. La question de la propriété sur les données, et plus généralement sur l'information, est capitale. Nous évoquons aussi l'interopérabilité des systèmes, question actuellement chère à mon ami Cédric Manara, et notamment les récentes déclarations d'Apple sur sa position par rapport au DRM. Pour Richard Warner, les grands vainqueurs sont Apple et Microsoft. Nous discutons aussi de la situation de Youtube, et Richard m'explique pourquoi il trouve ce cas assez proche de "l'affaire" Napster. De manière générale, il considère qu'historiquement les titulaires des droits d'auteur se sont toujours trompés...Quant aux relations entre les juristes et les spécialistes des systèmes d'information (ou des technologies de l'information), il estime que la communication, notamment en matière de sécurité des systèmes, reste grandement à améliorer.

Richard me donne enfin un "tuyau" que j'ignorais et que je conseille à toutes les personnes intéressées par les questions de copyright (ou de droits d'auteur). Il s'agit d'une vidéo disponible sur Youtube, intitulée "A Fai(ry) Use Tale". Cette vidéo remarquable, construite à partir d'extraits de dessins animés des studios Disney, explique avec un immense humour les bases du système du copyright. Je n'en dis pas plus; c'est vraiment à découvrir !


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