Northwestern School of Law, comme sa "concurrente directe" de l'Université de Chicago, fait parti du "top" des Facultés de Droit nord-américaines. Il est vrai qu'elle bénéficie d'une belle brochette d'enseignants-chercheurs, dans des domaines très divers. J'ai eu le plaisir de rencontrer certain d'entre eux, grâce à la disponibilité et la gentillesse de Jim Speta. Ce dernier est donc professeur à la Northwestern University School of Law, spécialisé en droit de la concurrence, télécommunication, sachant qu'il enseigne également la propriété intellectuelle et le droit des sociétés. Il m'a fait l'honneur de me présenter au Dean de la Law School, David E. Van Zandt. Le déjeuner m'a donné l'occasion de rencontrer l'Associate Dean for Academics Affairs, Mayer Freed, spécialisé en droit du travail, Stephen B. Presser, Professeur de Legal History et de Business law (présent en fait à la fois dans la Law School et la Business School) et très réputé dans le domaine du droit constitutionnel, Carole Silver, Senior Lecturer, dont le domaine de prédilection est l'impact de la globalisation sur le droit et les juristes (métiers, profils, etc.), et un autre professeur.
Après avoir discuté avec James Speta des projets de recherche que nous développons dans notre Pôle d'Excellence et de ses travaux actuels en matière de droit de la concurrence et télécommunications, nous abordons assez longuement la question de la formation des juristes, et en particulier de l'intérêt de suivre une double formation "droit/business". Cela fait plusieurs années que la Law School de Northwestern et la Business School (Kellogg School of Management) co-gèrent un programme "joint" JD-MBA (se déroulant sur une durée de 3 ans). Ce programme permet donc aux étudiants de suivre une formation débouchant sur un double-diplôme. Son contenu correspond à un équilbre entre formation juridique (droit de la responsabilité, droit pénal, droit des contrats, procédure civile, etc.) et formation en management (comptabilité pour la prise de décision, mathématiques pour la prise de décision, business strategy, finance, marketing management, etc.), sans oublier un certain nombre de cours "mixant" les disciplines. Ce programme est très alléchant et correspond à une demande croissante des entreprises en matière double formation. J'explique à mes interlocuteurs que ce phénomène est très important en France au niveau des grands cabinets d'avocats d'affaires,ceux-ci recrutant majoritairement des "double formation". Je leur explique aussi que c'est pour cette raison qu'un certain nombre de jeunes diplomés EDHEC ont pu bénéficier, d'une façon ou d'une autre, d'une double formation et d'un double diplôme, et que nous disposons à l'EDHEC depuis presque 15 ans d'une Majeure Ingénierie Juridique et Fiscale.
Il apparaît également qu'un très faible nombre d'étudiants français se rendent à Northwestern pour y réaliser un LLM. Certes le coût peut être dissuasif pour un jeune français, mais ce type de programme présente par ailleurs de nombreux attraits, notamment au niveau de la connaissance du système de common law et l'ouverture à d'autres modes de raisonnement et de résolution de problématiques juridiques.
Carole Silver, avec qui je discute plus amplement de nos projets de recherche, me signale fort à propos que se déroule à San Francisco, à partir du 10 août, le grand congrès de l'ABA (American Bar Association). Certains ateliers ont l'air passionnant. Elle est d'ailleurs en train de réaliser une étude sur les profils des lawyers dans les firmes internationales.